La mort de Chantal Sébire : drame et questions

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Message de monseigneur Dominique Rey du 20 mars 2008

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Chantal Sébire vient d’être retrouvée morte à son domicile. Son décès marque l’issue d’un drame humain atroce qui a été largement médiatisé. Sa maladie défigurative et incurable a fait l’objet d’un vaste débat sur la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté.

Il faut se garder d’instrumentaliser la tragédie particulière d’une personne qui lutte avec la mort. La législation actuelle est claire. Elle n’autorise pas l’euthanasie qui serait la complicité par l’Etat et le corps médical de la destruction d’une personne. L’acceptation légale du meurtre volontaire d’un malade de la part des médecins et de la société ferait vaciller les principes fondamentaux sur lesquels sont fondés le vivre ensemble et le respect de chacun. On ne peut disposer de la vie d’autrui. Confronté au problème de la mort, le médecin est d’abord au service de la santé. Le Code de déontologie médicale le rappelle : « Le médecin n’a pas le droit de provoquer délibérément la mort. » Une société ne peut décider qui doit vivre et qui doit mourir et si telle vie vaut la peine d’être vécue. Un passé récent souligne les dangers eugénistes que ferait encourir une telle dérive. En viendra-t-on à refuser de réanimer quelqu’un qui aurait décidé de se suicider ? Pour supprimer la souffrance, doit-on supprimer la vie ?

Le cadre législatif actuel sur l’accompagnement vers la fin de vie propose des solutions palliatives qui respectent à la fois le caractère inviolable de la vie humaine, et d’autre part, le refus d’un acharnement thérapeutique, qui mettrait en œuvre des moyens disproportionnés. Dans certains cas, le médecin pourra proposer des sédations avec un effet anesthésiant ou l’utilisation adaptée d’antalgiques, en phase terminale. Il revient aux spécialistes de la douleur de définir les justes prescriptions pour soulager les souffrances et les douleurs, tout en ne provoquant pas activement la disparition d’un être humain, car sa vie est sacrée.

La méditation de la passion du Christ au cœur de cette semaine sainte peut éclairer la manière dont les croyants peuvent aborder la question de la mort et de la souffrance qui l’accompagne. L’agonie de Jésus souligne le caractère intolérable de la mort d’un Juste innocent.

+ Dominique Rey
Evêque de Fréjus-Toulon
20/03/2008

 


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