Noël : un rendez-vous d’Amour
Message de monseigneur Dominique Rey le 14 décembre 2007
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Dieu, à n’en pas douter est amoureux de l’homme : « Dieu a tant aimé le monde qu’Il lui a donné son Fils unique. » dit l’évangile de Jean.
Dès le début du monde, Dieu avait envisagé cette rencontre, cette histoire d’amour qu’il voulait avec l’humanité. Elle était programmée depuis toujours, et à maintes reprises, Dieu avait rappelé au peuple de l’Alliance qu’il était dépositaire officiel de cette promesse de rendez-vous.
Me voici
Noël, c’est, du côté de Dieu, la promesse tenue. Le rendez-vous annoncé se réalise. Dieu dit au monde : « me voici ». Dieu se fait accessible et tout proche de l’homme. Inutile de le chercher dans les nuages. Inutile de partir au bout du monde et de l’univers pour espérer le rencontrer. Il est là, à portée de la main. Un tout petit enfant dans une étable à bœufs. Personne ne pourra lui reprocher de ne pas être présent au rendez-vous. L’homme ne sera pas floué : Dieu a tenu sa parole. Il donne sa Parole, son Verbe, son Fils. Il se donne.
Il s’agit d’un rendez-vous d’amour, car Dieu se présente à nous sous les traits d’un enfant, qui est par excellence le signe de l’amour. Ce gosse dans la crèche n’intimide pas. Il ne fait pas peur. Il ne peut pas susciter une crainte quelconque. Il ne peut susciter que de l’amour. L’homme le plus dur craque devant l’enfant qui appelle, qui l’attire irrésistiblement.
Dieu nous visite
L’enfant de Bethléem vient justement mettre le feu de l’amour sur la terre. Il vient bousculer tous les égoïsmes, crier aux hommes qu’ils sont tous les fils du Père. Il vient bousculer tous les clans et toutes les hiérarchies. Il vient dire au monde que Dieu est Amour et que cet Amour est essentiel. Tout le reste est fumée et dérision. Nous avons entendu soudain au fond de notre cœur l’appel d’un enfant qui mystérieusement nous a fait comprendre que Dieu nous visitait.
Mais quand Dieu vient visiter l’homme, l’homme, lui, mange la consigne. Il oublie tout simplement d’être présent. L’homme n’est pas au rendez-vous. D’où la parole infiniment désabusée de Jean l’évangéliste : « Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu ».
Aime-moi
Aujourd’hui encore, nos contemporains ont du mal à reconnaître Dieu, tellement ils en ont une idée déformée. Ils attendent un Dieu comblant, un Dieu Père-Noël, un distributeur automatique de sucreries ou un SOS dépannage. Et ils trouvent un Dieu qui leur tend une main d’enfant, et qui leur dit simplement : « Aime-moi ».
Ils attendent un Dieu riche, un Dieu propriétaire du monde qui a donc des réserves d’or à distribuer. Et ils trouvent un enfant qui n’a rien à donner, et qui tête avidement le lait de sa mère. Un enfant aux menottes vides qui attend simplement qu’on lui donne.
Ils attendent un Dieu puissant, un monarque princier. Et ils trouvent un bébé comme tous les bébés du monde, à la différence qu’il est sur de la paille et logé comme un paria.
Ils attendent un Dieu juge qu’il faut craindre, alors que c’est pour lui qu’il faut craindre quand on le voit dans un tel dénuement !
Dieu avec nous
Ce nourrisson fait jaillir du plus intime de nous-mêmes, un cri de reconnaissance. Il ressuscite en nous l’innocence première que nous avons oubliée ou perdue. Il provoque notre adoration et notre infinie reconnaissance. Il est « l’Emmanuel », c’est-à-dire « Dieu avec nous » !
+ Dominique Rey
Evêque de Fréjus-Toulon
14 décembre 2007
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