Homélie du 1er mai, dans le cadre du pèlerinage jubilaire diocésain

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Pèlerinage jubilaire diocésain
Jeudi 1er mai 2025
Saint-Maximin-la-Sainte-Baume

Chers frères et sœurs,
En ces temps si particuliers pour l’Église tout entière, nous avons la joie de faire ensemble ce pèlerinage diocésain dans le cadre de l’année sainte. Nous vivons cette journée exceptionnelle en « pèlerins d’espérance » en réponse à l’appel du défunt Pape François. Nous savons toute l’énergie qu’il avait mise pour que ce jubilé, cet anniversaire de la naissance de Jésus soit un véritable événement de renouveau pour toute l’Église. Dernièrement, pendant les semaines d’hospitalisation et encore place Saint-Pierre le jour de Pâques, il nous a laissé ce témoignage de l’espérance : dans la fragilité, il a poursuivi sa route, et il nous a invités à demeurer forts dans la foi, généreux dans la charité, et « Ancrés dans l’espérance ». La lettre pastorale que je vous ai adressée pendant la Semaine Sainte s’inscrit dans cette ligne, pour l’étape si importante que notre Église diocésaine est appelée à vivre. Je souhaite que résonnent dans nos cœurs aujourd’hui cette parole de l’apôtre dont le Pape François a fait le titre de la bulle d’indiction du jubilé. Nous avons d’ailleurs médité sur ce texte ce matin en marchant : « l’espérance ne déçoit pas ».
Nous avons quitté notre tranquillité ou notre confort, surtout en cette journée chômée et ensoleillée du 1er mai, pour participer, pour partir en pèlerinage, pour nous mettre ou nous remettre en route. Physiquement parlant, nous avons parcouru des kilomètres ce matin. J’ai été heureux de faire le chemin depuis la Sainte Baume. Dans l’invisible de nos cœurs, nous avons avancé, progressé, et nous allons ensemble vers le Seigneur Jésus, franchissant les obstacles jonchant la route et ne nous laissant pas décourager par la dureté du chemin, la météo changeante de certains jours, les épreuves de la vie, les relations humaines tendues, les fardeaux de la pauvreté ou de la maladie, la douleur de nos péchés, le poids de nos échecs et de nos infidélités. Nous sommes appelés à sortir de nos crispations et de nos clivages, et à accueillir ce que le Seigneur nous donne de vivre.
Pourquoi l’espérance ne déçoit-elle pas ? Saint Paul nous le dit précisément : « l’espérance ne déçoit pas puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné ». L’apôtre tourne nos regards vers le « Christ [qui] est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs ». Il nous dit même que c’est « la preuve que Dieu nous aime », et que nous serons « sauvés en ayant part à sa vie ». La démarche jubilaire que nous vivons en ce jour, avec principalement l’absolution des péchés et la communion eucharistique, est une grâce providentielle pour que chacun et chacune d’entre nous accueille la vie divine et se laisse transformer par le souffle du Saint-Esprit. Cet anniversaire que nous fêtons, c’est bien celui de la naissance de Jésus, celui de la visite de Dieu à l’humanité, celui de l’Incarnation, celui des noces que le Seigneur a conclues avec l’Église en épousant notre condition humaine pour que nous puissions participer à sa vie divine. Cet enfant, il « vient de l’Esprit-Saint », dit l’ange à Marie de Nazareth. Comme la Bienheureuse Vierge, Mère de l’Église, accueillons l’œuvre de l’Esprit, et laissons-nous émerveiller, frères et sœurs, par ce don extraordinaire de pouvoir vivre par Dieu, avec Dieu, en Dieu, « par Lui, avec Lui et en Lui ». Demandons-nous comment en vivre davantage.
C’est « une année favorable accordée par le Seigneur » dit Jésus à la synagogue de Nazareth en lisant le prophète Isaïe. Je vous invite à redire en vous-même cette parole : « l’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction » (2 fois). Les baptisés de Pâques et les baptisés de longue date, les confirmés et ceux qui le seront prochainement, les ministres ordonnés peuvent le dire parce que l’onction du Saint-Chrême parfumé les marque pour toujours. Mais aussi les consacrés, les époux chrétiens, les malades, parce qu’ils reçoivent l’onction spirituelle de la grâce, la visite du Seigneur. Les enfants et les jeunes peuvent redire ces mots eux aussi parce que le Seigneur les guide d’une façon toute particulière sur le chemin de la vie afin de pouvoir bâtir leur vie sur du solide, comme une maison sur le roc. La lumière du Christ ressuscité nous éclaire tous. Notre vie est en Dieu et elle est pour Dieu.
« L’espérance ne déçoit pas ».
C’est le moment favorable pour en faire l’expérience intérieure et l’expérience communautaire. Le Seigneur est avec nous, comme il a rejoint les disciples quittant Jérusalem tout tristes, il nous enseigne par sa Parole que l’Église explicite pour nous dans son Magistère, il nous partage le Pain de Vie qui refait nos forces, il nous envoie depuis Emmaüs jusqu’à Jérusalem en témoins de la victoire. Il nous associe à sainte Marie-Madeleine dont nous vénérons ici les reliques. L’apôtre des Apôtres est la patronne du diocèse et c’est vraiment une grâce de se laisser renouveler dans l’espérance ici même à Saint-Maximin, « par le Saint-Esprit qui nous a été donné ». Le diocèse réuni, l’Église locale rassemblée, chacune de nos paroisses, chacun et chacune d’entre nous, nous demandons au Seigneur la grâce d’être renouvelés dans notre unité et dans notre élan missionnaire.
Expérience personnelle de l’Esprit : Oui, frères et sœurs, je vous invite chacun à ce grand renouveau spirituel pour grandir en sainteté. Avec toute l’Église qui invoque le Saint-Esprit sur les cardinaux réunis bientôt en conclave, nous demandons au Seigneur de répandre son Esprit en nos cœurs pour que, de pierre ils deviennent de chair, pour que la lumière de la vérité en chasse les ténèbres du mensonge, pour que la douceur de la charité écarte la violence des mots et des actes. Les considérations trop humaines et mondaines ne mènent à rien dans la vie de l’Église. En tout cas à rien de saint ni de beau ni de grand. Les aspirations personnelles demandent toujours à être purifiées dans l’amour de l’Église. Chacun nous pouvons faire cette forte et puissante expérience de la venue du Saint-Esprit en nos cœurs et de la conversion qui en découle. Si nous nous laissons authentiquement toucher par la grâce, alors les obstacles seront levés, les nuages chassés, les mensonges dévoilés. Elle est là, l’espérance qui ne déçoit pas. Elle est dans l’œuvre de Dieu et non dans la nôtre. Elle suscite la confiance et la croissance. Elle dessine en nos âmes la beauté de Dieu lui-même, elle donne à nos visages les traits de Jésus le Seigneur.
Expérience communautaire de l’Esprit : Cette espérance, fruit de l’amour de Dieu répandu dans nos cœurs, est donnée aussi à notre Église, bien au-delà des considérations et des goûts personnels de chacun. Comme les Apôtres au Cénacle, et sous la conduite des successeurs des Apôtres, nous devons tous accueillir les dons du Saint-Esprit pour rechercher son unité, pour renforcer sa communion en guérissant les blessures qui lui sont portées et en soutenant toutes les actions qui rassemblent et permettent la rencontre. Les divisions, les anathèmes, les exagérations mensongères ne sont pas l’œuvre de Dieu et enferment dans la désespérance et l’amertume. Il faut la conversion spirituelle pour produire de bons fruits, pour permettre à tous les membres du Corps de vivre dans l’espérance qui ne déçoit pas. Aujourd’hui est une journée de grâce pour les « pèlerins d’espérance » que nous sommes. Notre communion eucharistique en est un moment majeur et tout à fait central, car c’est le Seigneur qui vient à notre rencontre, quelle que soit notre paroisse ou notre mouvement ou notre diaconie. C’est le Seigneur lui-même qui construit son Église afin qu’elle soit resplendissante de sa sainteté. En nous approchant de la Table sainte, en disant « Amen » devant le prêtre qui nous présente le Corps du Christ, en mangeant le Pain de Vie, nous participons à cette œuvre merveilleuse qui est celle du Seigneur. L’apôtre Paul nous le dit : « Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain. ». (1 Co 10,17)
Après avoir lu le texte du prophète Isaïe, Jésus disait à la synagogue de Nazareth : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre ». Aujourd’hui, nous recevons les grâces de cette « année favorable accordée par le Seigneur ». Il est temps aussi d’aller nous-mêmes aujourd’hui « porter la bonne nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés ». N’ayons pas peur d’être des « pèlerins d’espérance ».
Amen.
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