Consécration au Coeur douloureux et immaculé de la Vierge Marie

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Message de monseigneur Dominique Rey du 18 mai 2008

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Le 18 mai 2008, notre diocèse a renouvelé sa consécration au Cœur douloureux et immaculé de la Vierge Marie. Quelle est la signification de cette démarche ? Sa portée ?

1 – Du cœur du Christ au cœur de sa mère

Dans la tradition biblique, le cœur est le résumé de la personne humaine. L’être vaut ce que vaut son cœur. Celui-ci désigne la personnalité dans ce qu’elle a de plus intime. Le cœur est la source de la pensée (cf. « Marie méditait toutes ces choses dans son cœur » Luc 2, 19) et le tabernacle de la présence de Dieu.

Au terme de sa vie terrestre, Jésus révèle à l’humanité l’amour infini dont il nous aime. Du haut de la croix, il ouvre son « cœur ». De son côté ouvert jaillissent le sang et l’eau, livrant ainsi l’Esprit et la vie aux pécheurs que nous sommes.

Jésus révèle en premier lieu à sa mère son amour surabondant. Il introduit Marie dans la révélation intime de son cœur, et dans le partage de sa mission salvifique. Marie reçoit de son Fils, le « cœur nouveau » dont avait parlé le prophète Ezéchiel.

2 – Le cœur de Marie, immaculé et douloureux

« Jésus est le cœur de Marie » (saint Jean Eudes). La Vierge se reçoit et se conçoit à partir de celle de son Fils.

Le cœur de Marie est à la fois immaculé et douloureux.

Quand on dit « cœur immaculé de Marie », on souligne que Notre-Dame a reçu la grâce d’être prémunie, dès sa conception, de la faute originelle. Elle a été par avance rachetée. Elle est « plus jeune que le péché » (Bernanos). Par pure miséricorde, cette grâce a été obtenue de son Fils, par anticipation.

Quand on dit « cœur douloureux », on rappelle tout ce que la Vierge a souffert et offert avec son divin Fils depuis les paroles prononcées par le vieillard Syméon à l’occasion de la présentation au Temple (« un glaive te transpercera le cœur »), jusqu’au Calvaire. « Son cœur a été le premier autel sur lequel Jésus a offert sa vie en sacrifice de louange » (cardinal de Bérulle).

Le privilège de l’Immaculée Conception, loin de soustraire Marie à la douleur, augmente considérablement en elle, sa capacité d’aimer et donc de souffrir pour les pécheurs. Marie accepte volontairement la douleur pour s’unir au sacrifice rédempteur de son Fils.

Dans l’invocation « cœur douloureux et immaculé », « immaculé » rappelle ce que Marie a reçu de Dieu, et « douloureux » rappelle ce que la Vierge a fait pour Dieu en participant aux souffrances de son enfant pour le salut de l’humanité.

Quand nous dirons immaculé, nous glorifierons Dieu en Marie.
Quand nous dirons « douloureux », nous glorifierons Marie en Dieu.

3 – Se consacrer au cœur douloureux et immaculé de Marie

Se consacrer au cœur douloureux et immaculé de Marie, c’est confier notre vie au Seigneur par l’intercession de la Vierge, suivant quatre modalités :

  1. S’ouvrir comme au jour de l’Annonciation
    Marie accueille dans son cœur et dans sa chair la présence de Dieu. Elle n’oppose aucune résistance à la venue de Dieu dans sa vie. Elle dit « oui ». A sa suite, j’accepte de me laisser faire par Dieu, en toute confiance, pour qu’il prenne la direction de ma vie, même si je ne comprends pas ses desseins, même si j’éprouve des craintes ou des réticences. A mon tour, je dis « fiat ».
  2. S’offrir
    Marie, debout au pied de la Croix, offre son Fils pour le salut de l’humanité. En me consacrant, j’offre au Seigneur mon existence, mes richesses, mais aussi mes pauvretés. Je confie au Dieu de toute miséricorde mes péchés, ceux de l’humanité. Je présente au Père le cœur transpercé de son Fils Jésus. J’accepte, comme Marie, d’entrer en compassion vis-à-vis de l’humanité, qui est en quête de salut et de libération.
  3. S’unir
    Au Cénacle, la première communauté chrétienne se rassemble autour de la Vierge, dans l’attente de l’Esprit-Saint. De même qu’elle a porté en son sein le corps physique de Jésus, Marie porte par sa prière la naissance de l’Eglise, sa croissance et sa fécondité. Elle est Mère de l’Eglise. Je peux lui confier la vie de nos communautés chrétiennes, l’unité de nos familles qui sont les premières cellules de l’Eglise, les vocations sacerdotales et religieuses dont le monde a besoin, la paix dans le monde.
  4. Témoigner
    Marie est par toute son existence témoin de la Bonne Nouvelle. Toute sa vie est sous le regard de Dieu, la juste réponse à son appel. Elle est en parfaite correspondance avec sa volonté. Marie est habitée par la charité. Se consacrer au cœur immaculé et douloureux de la Vierge, c’est devenir témoin du Christ par notre manière d’être, mais aussi par nos paroles.

+ Dominique Rey
Evêque de Fréjus-Toulon
18/05/2008

 


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