Noël : leçon de vie

Message de monseigneur Dominique Rey le 22 décembre 2008

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Chaque début d’année s’inaugure par la célébration de la Nativité du Christ. Face au déroulement cyclique et circulaire du calendrier, l’humanité a besoin de se situer par rapport à un point d’origine : Noël.

Le point zéro de notre temps est une naissance. Comme si toutes les grandes questions qui agitent notre société (l’avenir écologique de la planète, la crise économique et financière, le risque du chômage et de la déflation, les drames du quotidien…) se fixaient rendez-vous à Bethléem. En effet Noël nous ramène aux questions essentielles auxquelles toutes les autres préoccupations doivent se référer : le miracle d’une vie toute neuve, la tendresse sécurisante de la famille, l’espérance que tout peut renaître… L’enfant Dieu de la crèche qui ne fait pourtant que babiller, délivre une leçon de vie tellement indispensable, alors que nous sommes tentés de perdre ou d’oublier les fondamentaux constitutifs de notre humanité.

Respect de la vie

Noël nous parle d’abord du respect de la vie. Dieu s’est fait petit enfant. Le divin désormais se déploie au cœur de la fragilité humaine, que ce soit celle de l’enfant à naître, de l’handicapé, de l’homme ou de la femme à l’agonie, de l’être exploité ou démuni…Ce message de la Nativité nous invite à la lucidité, alors que nous sommes immergés dans un contexte de brouillage des repères et de confusion. Face aux atteintes graves portées à la vie depuis la conception jusqu’à la mort naturelle, face aux manipulations génétiques qui traitent l’embryon humain comme un simple matériau de laboratoire ou le corps comme une vulgaire boîte à outils, face aux discriminations permises par les progrès de la science ou de la technologie et qui mettent de côté l’imparfait dans la quête de « l’homme idéal », de la « tolérance zéro » pour les enfants anormaux et du « zéro défaut »… Noël nous parle du caractère sacré de toute vie, et donc de l’inaltérable dignité de la personne humaine.

Un art de vivre

Noël exalte aussi un art de vivre. L’exemple de la sainte famille de Nazareth témoigne combien chaque enfant a besoin d’une cellule familiale stable, fondée sur l’amour fidèle et mutuel entre un homme et une femme. Bénie par Dieu, l’alliance conjugale est le berceau naturel qui accueille celui ou celle qui en sera le fruit. Chaque famille humaine est l’icône du mystère trinitaire que notre foi chrétienne confesse. Car Dieu aussi, est une famille : Père, Fils et Saint-Esprit. Chaque famille est également un lieu d’épanouissement personnel et de reconnaissance mutuelle qui éduque au vivre ensemble, enseigne l’estime de soi et d’autrui. Privée de familles unies, notre société boîte, alors que gagnent l’individualisme et la marchandisation des relations humaines. De ce point de vue, la généralisation du travail du dimanche ne peut que porter atteinte à la tradition familiale qu’honore ce jour férié.

Chemin d’espérance

Enfin, Noël est chemin d’espérance. Personnifiée par cet enfant que viendront adorer les mages et les bergers, l’espérance est cette certitude engendrée par la foi en « l’Emmanuel », Dieu est avec nous. Malgré les épreuves de la vie et malgré nos doutes, sa présence ne nous fera jamais défaut.

Joyeux Noël à tous et sainte année 2009.

+ Dominique Rey
Evêque de Fréjus-Toulon
22 décembre 2008

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