Homélie de Mgr Touvet pour l’ouverture diocésaine de l’Année Sainte

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5 janvier 2025 – Epiphanie du Seigneur
Ouverture diocésaine de l’Année Sainte
Cathédrale de Toulon
(Mgr Rey est à la cathédrale de Fréjus)

Homélie d’après les notes de Mgr Touvet :

« L’espérance ne déçoit pas » (Rm 5,5). Ce sont ces quelques mots que le Pape a choisis comme titre à la Bulle d’indiction du Jubilé parue en mai dernier. L’espérance ne déçoit pas ! Tout au long de cette Année Sainte, nous avons vocation à faire se lever un grand vent d’espérance pour le monde. Le Saint-Père nous donne 3 points de vigilance pour cela :
– la construction de la paix : pas besoin de mettre un casque bleu et d’aller à l’autre bout du monde, mais chacun peut construire la paix en famille, en couple, au travail, avec ses voisins, et cela contribuera à la paix dans le monde
– la protection et la défense de la vie humaine de son début jusqu’à son terme naturel : tout nouveau-né est un signe d’espérance dans les bras de sa mère. la vie est toujours signe d’espérance. L’accompagnement d’un malade ou d’un mourant est aussi un message d’espérance. Le pape n’hésite pas à encourager les époux à transmettre la vie, à favoriser la natalité tellement en déclin en Occident.
– la fraternité : le service des plus pauvres et des plus fragiles sera un message d’espérance pour les personnes concernées mais aussi pour l’humanité entière dans laquelle on ne peut se refermer chacun sur soi.

Le pape a ouvert le Jubilé à Rome ces derniers jours. Aujourd’hui, notre Eglise diocésaine célèbre solennellement en ses deux cathédrales le début de l’Année Sainte. C’est une grâce en ce jour de l’Epiphanie qui marque la dimension universelle du salut en Jésus (cf les textes d’Isaïe, de saint Paul et de l’Evangile que nous venons d’entendre).
Je vous propose 3 actions à vivre cette année :

1 – Ouvrir la porte.
Joseph et Marie avaient frappé à toutes les portes de Bethléem, restées closes. Hérode a voulu « forcer la porte » pour s’emparer de Jésus nouveau-né. La crèche a ouvert ses portes aux mages venus de loin.
Rappelons-nous la parole de Jésus : « Je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé »(Jn 10). Ce Jubilé est l’occasion providentielle pour un renouveau de notre vie chrétienne, pour reconnaître Jésus Sauveur, le Messie crucifié, le ressuscité de Pâques, d’une façon renouvelée. La vénération de la croix jubilaire dans la chapelle Saint-Cyprien nous y aidera.
Il s’agit d’ouvrir les portes de notre Eglise, de nos familles, de nos communautés pour accueillir au nom du Seigneur et offrir la miséricorde. N’ayons pas peur et ne visons pas repliés sur nous-mêmes, entre semblables. Tournons les verrous et les clés et donnons l’espérance du salut.
Nous pourrons aussi ouvrir la porte de nos coeurs : « je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui » (Ap 3,20). Vivons cette rencontre avec Jésus et ouvrons-nous aux autres, en particulier les plus pauvres sur lesquels nous reconnaissons le visage de Jésus. Nous avons peut-être des relations humaines à renouer, en famille ou plus largement. Ce peut être une grâce du Jubilé.

2 – Partir en pèlerinage.
Les mages se sont mis en route en suivant l’étoile. Nous pourrons vivre un pèlerinage à Rome, ou dans les 4 lieux jubilaires choisis par Mgr Rey et moi-même (cathédrale de Toulon, cathédrale de Fréjus, sanctuaire de Cotignac, Basilique de Saint-Maximin), sans oublier le pèlerinage diocésain du 1er mai à Saint-Maximin, ou le pèlerinage diocésain à Lourdes en juillet.
Mais surtout, il nous faut vivre le pèlerinage intérieur : quitter notre confort, notre routine, nos habitudes ; risquer la vie, risquer la pauvreté et l’abandon entre les mains de Dieu ; nous laisser guider et éclairer par Jésus. Le pèlerinage permet toujours de fortifier ou renouer la confiance en Dieu, de retrouver l’espérance du salut, tout cela pour un vrai renouveau, un nouveau départ.
Et nous ferons la route ensemble, dans la belle dynamique synodale promue par le Saint-Père : nous écouterons Dieu et nous nous écouterons les uns les autres pour discerner. Nous portons la vie de l’Eglise tous ensemble.

3 – Revenir par un autre chemin. Les mages, avertis en songe de ne pas repasser chez Hérode, regagnèrent leur pays par un autre chemin.
Il s’agit de notre conversion personnelle. Notre vie doit changer, notre coeur doit changer, en renonçant au mal et en adhérant à Dieu par la foi, comme on le dit à chaque baptême et lors de la vigile pascale. Nous pourrons le faire en célébrant le sacrement de pénitence et de réconciliation, en recevant l’absolution de nos péchés et l’indulgence pour les conséquences et les traces laissées par nos péchés. Nous vivrons cette conversion personnelle aussi par des choix de vie en famille, au travail, avec nos amis, et par des engagements concrets au service des pauvres. Cela fera bien lever ce vent d’espérance pour nous-mêmes déjà, mais aussi pour le monde.
Et la conversion est aussi pour notre communauté diocésaine qui accueillera pendant ce Jubilé des grâces de renouveau et d’espérance, des grâces de communion et de fraternité.

Pour terminer, évoquons le beau symbole de l’espérance : l’ancre. Pas seulement l’ancre des marins de Toulon, mais l’ancre de l’espérance. Je la porte dans mes armes épiscopales depuis 9 ans, ayant placé mon ministère sous ce signe de l’espérance au cours de l’Année Sainte de la Miséricorde en 2016.
Ecoutons le pape François qui écrit à la fin de la bulle du Jubilé au §25 : « En route vers le Jubilé, revenons à l’Écriture Sainte et écoutons ces paroles qui nous sont adressées : « Cela nous encourage fortement, nous qui avons cherché refuge dans l’espérance qui nous était proposée et que nous avons saisie. Cette espérance, nous la tenons comme une ancre sûre et solide pour l’âme ; elle entre au-delà du rideau, dans le Sanctuaire où Jésus est entré pour nous en précurseur » (He 6, 18-20). C’est une invitation forte à ne jamais perdre l’espérance qui nous a été donnée, à nous y agripper en trouvant refuge en Dieu.

L’image de l’ancre évoque bien la stabilité et la sécurité que nous possédons au milieu des eaux agitées de la vie si nous nous en remettons au Seigneur Jésus. Les tempêtes ne pourront jamais l’emporter parce que nous sommes ancrés dans l’espérance de la grâce qui est capable de nous faire vivre dans le Christ en triomphant du péché, de la peur et de la mort. Cette espérance, bien plus grande que les satisfactions quotidiennes et l’amélioration des conditions de vie, nous porte au-delà des épreuves et nous pousse à marcher sans perdre de vue la grandeur du but auquel nous sommes appelés, le Ciel. »

Amen.

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