Homélie de Mgr François Touvet – messe à Sainte-Maxime

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À l’occasion du 2ème dimanche de Carême, Mgr Touvet a poursuivi sa découverte des paroisses du Diocèse de Fréjus-Toulon en se rendant à Paroisse de Sainte-Maxime où il a célébré les 2 messes de la matinée avant de rencontrer les paroissiens autour d’un verre de rosé de Chateau de La Castille.

 

Saint Paul écrit dans sa lettre au romains : « le Christ Jésus est mort ; bien plus, il est ressuscité ». Voilà en quelques mots le coeur de la foi que nous célébrons dans l’Eucharistie. Nous le chantons après la consécration : « nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus, nous proclamons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ». Ce mystère fut bien difficile à appréhender par les apôtres.

Jésus a annoncé plusieurs fois sa passion et sa résurrection. Là sur la montagne, il leur dévoile le dessein de Dieu et ils se demandent ce que peut vouloir dire « ressusciter d’entre les morts ». Souvenons-nous de la mère de Jacques et Jean qui, juste après une annonce de la Passion, réclame pour ses fils les premières places, et Jésus leur indique la dernière. Et des apôtres endormis au jardin des oliviers alors que Jésus leur a demandé de veiller et de prier. Ici, dans Mc 8, Jésus annonce sa mort et Pierre lui fait de vifs reproches. C’est à ce moment-là que Jésus le conduit, avec Jacques et Jean, sur la montagne et leur apparaît dans la splendeur de sa sainteté, déjà victorieux de la mort.

Pendant le Carême, nous sommes invités à monter, à demeurer, et à redescendre.

1/ Monter sur la montagne
Prendre de la hauteur, voir loin, respirer de l’air pur … se mettre à l’écart, goûter le silence. Suivre Jésus et écouter sa Parole. Nous devons nous donner des moyens et du temps pour faire cette expérience : prière et lectio divina, mais aussi service des pauvres parce que le visage de ces personnes fragiles nous révèle le visage de Jésus qui porte sa croix, le même visage du Christ transfiguré. Les pauvres nous obligent à nous décaler, à nous décentrer de notre petit confort pour rencontrer Jésus.

2/ Demeurer au sommet
« il est bon d’être ici ». Là-haut, nous goûtons la présence du Seigneur, la joie d’être disciples. Nous pouvons voir Dieu face à face comme maitenant dans l’Eucharistie, nous contemplons son oeuvre de salut dans le monde et dans nos vies. Nous sommes là, nous nous tenons en sa présence, nous écoutons sa parole.

3/ Redescendre de la montagne
il s’agit de rejoindre les réalités du monde pour annoncer et témoigner, pour rendre compte de ce que nous avons vécu, de ce que nous avons vu. Notre vocation consiste à agir dans la société pour en faire le Royaume. Le Seigneur nous invite à porter du fruit en abondance, à proclamer la victoire du Dieu vivant.
Monter, demeurer, descendre. Expérience du Carême, mais aussi expérience de chaque semaine comme une respiration. « L’Eucharistie est la source et le sommet de toute la vie chrétienne » nous disent les Pères du concile Vatican II. Dans la semaine, nous montons vers le Dimanche, le Jour du Seigneur où nous apportons l’offrande de notre vie et où nous communions au Corps du Christ. Puis nous redescendons dans la semaine suivante en témoignant et en aimant comme Jésus. Chaque messe dominicale nous rapproche de l’expérience des apôtres sur la montagne.
Apprenons pendant ce Carême à respirer de l’Eucharistie en montant, en demeurant, en descendant.

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